L'histoire de Saphira
Je me permets d’écrire ces lignes car j’en ressens le besoin. Ce texte est consacré à ma petite chihuahua de 15 ans, Saphira, qui fêtera ses 16 ans le 18 janvier 2025. Saphira est une chihuahua pure race, sans papiers, à poil court, de couleur blanc/beige, avec de magnifiques yeux bruns. Elle a toujours été petite, pesant à peine 1,5 kg ; on s’amuse toujours à dire qu’elle ne voulait pas grandir. Ma rencontre exceptionnelle avec elle est due à un incroyable hasard qui, je pense, était inévitable : une belle surprise du destin.
Il faut tout d’abord savoir que j’ai toujours vécu avec plusieurs espèces d’animaux, mais principalement des chiens, mes parents ayant eu un élevage de Golden Retrievers. (Je dédie également ces quelques mots à mon chien Chester, mon Golden qui a grandi avec moi jusqu’à ses 14 ans et qui me manque énormément.) C’est ainsi que j’ai acquis un amour inconditionnel pour les animaux et le rêve de devenir un jour vétérinaire.
Lorsque j’étais petite, alors que j’accompagnais mes parents à une exposition canine, je me suis retrouvée face à un homme promenant un beau chihuahua. Bien que je connaissais déjà cette race, un déclic s’est produit en moi : j’ai trouvé cela tellement mignon et incroyable que l’idée d’avoir un chihuahua s’est ancrée dans mon esprit. J’ai donc commencé à en réclamer un à mes parents. Au début, ils refusaient, mais à force de persévérance, j’ai obtenu un rendez-vous avec une éleveuse grâce aux contacts de mes parents. Elle avait, à ce moment-là, trois chiots : un mâle et deux femelles. L’éleveuse nous avait également informés, avant notre première visite, que deux des chiots étaient déjà réservés et qu’il ne restait qu’une femelle disponible.
Ma mère m’avait surtout prévenue que nous allions simplement rendre visite aux chiots pour me faire plaisir, mais qu’il n’était pas forcément question d’en adopter un. Une fois sur place, les chiots sont allés se cacher directement sous le canapé, sauf une. Je me suis assise par terre, patiente, en espérant que l’un d’eux vienne vers moi. Et là, soudain, je sens un petit être tirer sur ma longue tresse qui descendait le long de mon dos. En me retournant, j’ai vu cette petite boule de poils essayant de chiper l’élastique qui attachait mes cheveux. Ma mère a alors paniqué un peu, car c’était la seule qui était venue vers nous, et elle savait qu’il ne restait plus qu’un chiot de disponible, sans que nous sachions lequel. Quelle surprise de découvrir que c’était bien elle, tel un scénario de film. J’ai immédiatement eu un énorme coup de cœur pour cette petite chienne, et c’était clair : je la voulais. J’avais 8 ans à l’époque, c’était en 2009.
De retour à la maison, ma mère s’est empressée de raconter à mon père l’histoire de cette petite chienne qui m’avait choisie, ainsi que la connexion immédiate qui s’était créée entre nous. Mon père a finalement cédé et a accepté de m’offrir le plus beau cadeau de ma vie. Le mercredi 1er avril 2009, ma mère m’a demandé ma couleur préférée, et je lui ai répondu le rose. Plus tard, lorsqu’elle est venue me chercher à la sortie de l’école, j’ai ouvert la porte de la voiture, et là, sur le siège, était posée Saphira, avec un petit collier rose. Elle était si petite et tellement belle. J’étais la petite fille la plus heureuse du monde.
Très vite, nous avons grandi ensemble. Elle a commencé à dormir avec moi, dans mon lit, se cachant sous la couverture pour avoir bien chaud. Elle adorait se coucher sur le ventre et venir nous faire des « lunettes » lorsque nous étions allongés sur le canapé pour recevoir des bisous sur le ventre. Elle a toujours été très calme, gentille et affectueuse. Elle aimait tout le monde, y compris les enfants, et les autres animaux ne lui posaient aucun problème non plus. Elle adorait escalader les Golden Retrievers pour se coucher sur eux et profiter de leur chaleur. Elle savait pertinemment sur quels chiens elle pouvait grimper ou non, et c’était très drôle de la voir se tromper parfois.
Saphira n’a jamais eu besoin d’une véritable éducation : tout s’est fait naturellement. Elle m’a toujours suivie en promenade sans laisse, restant toujours près de moi. Même si je parle au passé en évoquant son jeune âge, beaucoup de ces traits sont encore d’actualité aujourd’hui. C’est tout simplement une manière pour moi de vous montrer le lien que nous avons toutes les deux, à quel point cette connexion est unique et qu’il arrive, sans s’en rendre compte, que ce soient effectivement les animaux qui nous choisissent et non pas seulement nous qui les choisissons.
J’abrège évidemment toutes les étapes de sa vie. Saphira a très bien évolué sans trop de problèmes de santé, c’est une chienne parfaite dans tous les domaines : facile à vivre, joueuse à ses heures, et adorant les câlins et les bisous. J’essaie de passer le plus de temps possible avec elle. Chaque séparation, notamment lors de vacances sans elle, est un déchirement, et chaque retrouvaille est une immense joie. Nous sommes comme inséparables, je ne conçois pas ma vie sans elle. Depuis qu’elle est jeune, je redoute le jour où elle me quittera. Maintenant qu’elle vieillit, cette peur grandit de plus en plus chaque jour, car c’est l’être vivant le plus important pour moi. Évidemment, je m’efforce de vivre chaque jour en profitant de sa présence, mais ces pensées m’affectent beaucoup.
Mon angoisse s’est d’ailleurs accentuée en mars 2024, quand elle a commencé à vomir régulièrement. Cela arrivait de temps en temps, mais jamais longtemps. J’attendais alors que ça passe, mais je voyais que ça persistait. J’ai donc décidé d’appeler les urgences vétérinaires aux environs de 3 heures du matin. Ils m’ont conseillé d’attendre le matin pour consulter. Elle a fini par se calmer et s’endormir, mais je voyais bien qu’elle se tordait de douleur. Je l’ai laissée dormir et, le matin, j’ai appelé à la première heure ma vétérinaire, que je suis allée voir aussitôt. Le diagnostic n’était pas très bon : perte de poids rapide, déshydratation, etc. Une prise de sang a révélé par la suite des problèmes au foie. Nous avons donc été dirigées vers une clinique vétérinaire pour des examens approfondis. J’étais terrifiée à l’idée qu’on m’annonce qu’il n’y avait plus d’espoir.
Finalement, après une échographie, on m’a annoncé qu’elle avait une inflammation de la vésicule biliaire et qu’il fallait l’opérer d’urgence. La stérilisation et le retrait de quelques tumeurs mammaires, qu’elle avait déjà, étaient également prévus. L’attente fut interminable, mais quel soulagement lorsqu’on m’a enfin annoncé que l’opération s’était bien déroulée. Par la suite, elle a été hospitalisée pendant quatre jours, et sa température peinait à remonter. Évidemment, je suis allée la voir tous les jours, même si j’ai dû me battre avec le service qui voulait limiter les visites pendant le week-end et les jours fériés, car il y avait un personnel restreint. Mais au vu de la connexion qu’on avait, il lui fallait ma présence plus que tout, même si c’était terrible de devoir la laisser là-bas. Après quatre jours, je ne pouvais plus la laisser, alors je l’ai ramenée avec moi, tout en ayant les contacts nécessaires si quelque chose allait mal. Ce n’était pas facile, mais j’ai tout fait pour qu’elle se rétablisse au plus vite : j’ai aménagé une pièce rien que pour elle, j’ai dormi sur un matelas par terre pour être à ses côtés et j’ai pris soin d’elle jour et nuit. Petit à petit, le fait d’être à la maison l’a fortement aidée à aller mieux, et elle a repris des forces, prouvant à quel point c’est une vraie guerrière qui tenait encore à la vie. Je lui en suis éternellement reconnaissante pour l’accomplissement de ce combat.
Plusieurs personnes m’ont fait des remarques en me demandant pourquoi je ne la laissais pas partir, pourquoi payer autant pour un vieux chien, et pourquoi lui faire subir tout ça. Tout ce que j’en dis, c’est que ce n’était pas un choix irréfléchi ou égoïste. Ce que j’ai fait, c’est lui donner le choix : si elle avait envie de se battre, elle le pouvait, et si elle n’avait pas envie, elle aurait pu s’éteindre durant l’opération. Je n’aurais pas pu vivre avec ce doute, et je refuse que l’argent en soit la cause. Mais les résultats sont là, et j’en suis très satisfaite. L’équipe vétérinaire a su mener à bien cette opération, et Saphira a su se rétablir.
Depuis cet événement, les rendez-vous vétérinaires s’enchaînent, avec des résultats fluctuants. Certaines valeurs ne veulent pas remonter à la norme, et on m’envoie refaire quelques examens. On lui a diagnostiqué la maladie de Cushing. On m’a donné un traitement, mais très vite, j’en ai entendu des choses négatives. Par la suite, j’ai entendu parler d’une vétérinaire qui favorise le naturel, la médecine chinoise et l’acupuncture. J’ai donc commencé ce traitement miraculeux, et petit à petit, son état s’est considérablement amélioré. Cette médecine peu connue est réellement efficace. Après plusieurs mois de traitement, les résultats montrent qu’elle n’a plus de traces de Cushing, ou n’en a probablement jamais eu, ni de problèmes de foie. Cependant, elle souffre d'une insuffisance rénale, qui reste stable pour l'instant, ainsi que d’éventuels autres problèmes à surveiller. Mais nous savons tous que rien ne peut empêcher l’insuffisance rénale de se dégrader. Pour l’instant, elle va bien : elle mange, boit, est joyeuse et a encore des moments de folie. Mais je sais que d’autres examens seront probablement nécessaires.
Ce qui me terrifie le plus, c'est l’idée de la perdre. Depuis ce premier problème de foie, qui m’a causé un véritable choc émotionnel, chaque nouveau symptôme m'angoisse. J’ai peur de ne pas être assez forte pour affronter la fin. J’ai déjà perdu d’autres animaux, mais Saphira est différente. Notre connexion est si profonde que je sais que cette perte sera encore plus douloureuse. Personne ne peut prévoir quand ni comment cela se passera, mais cela me rend extrêmement malheureuse. J’ai besoin d’en parler, mais j’ai du mal à le faire, et je n’arrive pas à trouver des gens avec qui en discuter sérieusement, car dans mon entourage, il y a très peu de personnes qui pourront comprendre cela. C'est pourquoi j'ai créé ce blog, pour pouvoir m'exprimer librement à ce sujet et trouver plus de gens pour me comprendre.
Le fait d’écrire me soulage un peu de l’intérieur, mais je sais que cela ne durera pas longtemps. Je ne sais juste pas comment vivre si elle n’est plus à mes côtés. J’ai tellement besoin d’elle dans ma vie. Je sais que beaucoup de gens sont passés par là avant moi, et j’admire leur courage. Je me demande encore comment ils font. Même si ce sera atroce pour moi, j’espère de tout cœur que le jour où elle partira, ce sera en douceur dans son sommeil. C’est ce qu’elle mérite, après tout ce qu’elle m’a apporté et l’amour qu’elle m’a donné. Je ne supporterais pas de prendre cette décision, et je ne pense pas en être capable, même si la voir souffrir serait tout aussi difficile.
J’aimerais beaucoup me tourner vers la communication animale pour mieux comprendre ce que Saphira ressent, mais j’ai peur de tomber sur des personnes peu fiables. J'ai déjà eu recours à la communication animale, mais jusqu'à présent, je ne suis pas encore hyper convaincue. Je n’ose pas parler de sa fin sans m'effondrer, et je déteste pleurer devant les autres. Je me résigne parfois à ne pas partir en vacances, de peur qu'elle s’en aille en mon absence ; je ne pourrais pas me le pardonner. Ce qu'il me faudrait, c'est un pilier qui m'accompagne à chaque rendez-vous et à chaque appel avec les résultats ; cela m'aiderait beaucoup, pour que je ne sois pas seule si jamais les nouvelles sont mauvaises.
Je suis consciente que Saphira vieillit et que c'est tout à fait normal que ses résultats ne soient pas toujours parfaits. Ce qui m'importe avant tout, c'est qu'elle soit confortable, et tant qu'elle va bien, je suis heureuse. Je sais qu'elle ne peut pas rajeunir et que la fin est inévitable. Cependant, je préfère me concentrer sur les moments que nous partageons et apprécier chaque instant, même si cela est parfois difficile. J'espère simplement que nous aurons encore beaucoup de souvenirs à créer ensemble, et que notre lien continuera à se renforcer malgré le temps qui passe.
Prenez soin de vous et de vos animaux, et profitez de chaque instant avec eux, car le temps passe beaucoup trop vite.
Le sanctuaire de Saphira
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